À une époque de grande compétition économique mondiale, la Chine et la Russie comblent l’écart qui les sépare des États-Unis en matière de protection de l’enfance. Alors que Washington s’efforce de maintenir un avantage en matière de défense et de technologie dans une ère de rivalité renouvelée entre grandes puissances, il y a un domaine dans lequel la Russie et la Chine comblent plus rapidement l’écart avec les États-Unis : le bien-être des enfants.
Les USA : mauvais élèves de la protection de l’enfance
Selon un nouveau rapport non-gouvernemental, les États-Unis se situent maintenant au même niveau que la Chine et se classent juste au-dessus de la Russie dans l’index de l’enfance qui évalue le nombre d’enfants touchés par la pauvreté, la violence, le mariage précoce et la grossesse dans le monde. Au cours des cinq dernières années, la Chine a gagné 5 places (35e aujourd’hui) dans le classement des meilleurs pays pour les enfants, tandis que les États-Unis sont restés au 37e rang, à égalité avec la Chine et juste derrière le Koweït et le Belarus. Singapour arrive en tête de liste, tandis que la Corée du Sud et les pays européens se classent dans le top 10.
Le rapport examine huit facteurs qui peuvent faire dérailler l’enfance et constate que, bien que les États-Unis obtiennent de meilleurs résultats que la Chine en ce qui concerne le pourcentage d’enfants scolarisés, la malnutrition et les taux de mortalité infantile, les États-Unis ont des taux sensiblement plus élevés de grossesses chez les adolescentes, de mariages et d’homicides d’enfants. Pour le rapport de cette année, on s’est penché sur le passé pour comparer la situation des pays face à ces problèmes par rapport aux années 2000 et on a constaté des améliorations spectaculaires dans le monde entier. Sur les 180 pays pour lesquels des données étaient disponibles, tous sauf trois ont enregistré des progrès dans le domaine du bien-être des enfants, et les améliorations ont été les plus marquées dans les pays en développement. Si les États-Unis ont eux aussi fait des progrès, avec une baisse de plus de moitié des naissances chez les adolescentes et une réduction de deux tiers du nombre d’enfants non scolarisés par rapport au début du millénaire, la Russie et la Chine font des progrès plus rapides.
Il y a tout de même de quoi se réjouir
Depuis le début du millénaire, les États-Unis ont amélioré de tiers leur indice de protection de l’enfance, tandis que la Russie et la Chine ont progressé deux à trois fois plus vite. Alors que les USA progressent, le reste du monde progresse plus vite. Bien que les États-Unis soient l’un des pays les plus riches et les plus développés du monde, ils restent en retard sur leurs homologues d’Europe occidentale en matière de protection de l’enfance. Cette situation est particulièrement grave en Amérique rurale, où près d’un enfant sur quatre grandit dans la pauvreté. On sait aujourd’hui que les taux de pauvreté des enfants dans les zones rurales sont toujours plus élevés que dans les zones urbaines. L’année dernière, une ONG a publié une étude approfondie sur les enfants des zones rurales d’Amérique, qui a révélé que si les zones urbaines comptaient le plus grand nombre d’enfants vivant dans la pauvreté, la proportion d’enfants vivant dans la pauvreté était plus élevée dans les zones rurales.
Les taux de pauvreté étaient constamment plus élevés, mais c’est également le cas d’autres facteurs ayant une incidence sur l’enfance comme la mortalité infantile, la capacité d’accéder à l’enseignement supérieur et l’insécurité alimentaire. Tous ces indicateurs étaient nettement plus élevés pour les enfants des zones rurales. Dans l’ensemble, cependant, le rapport montre quand même qu’il y a de quoi se réjouir. En l’espace d’une seule génération, d’importantes améliorations ont été apportées, et les enfants du monde entier sont maintenant plus en sécurité et en meilleure santé qu’ils ne l’ont jamais été.